L'Attentat (Yasmina Khadra)
Amine Jaafari, chirurgien israélien d’origine Arabe semble avoir tout pour lui, il est devenu médecin comme son père le voulait et adore son travail, il a réussit à s’intégrer parmi la communauté israélienne et, surtout, il a trouvé la femme de sa vie, Sihem, avec laquelle il habite dans un quartier huppé de Tel-Aviv. Son petit monde parfait bascule lorsqu’on lui annonce la mort de sa femme. De plus, l’agent de police chargé de ce cas lui apprend aussi que d’après l’enquête, le démembrement que le corps de son épouse a subi présente les blessures caractéristiques des kamikazes intégristes. Bien sûr, pour Amine, cette théorie est tout à fait farfelue, puisque, en plusieurs années de vie commune, sa femme ne lui a jamais parlé de terrorisme ou de quoi que ce soit qui aurait pu le faire douter de son implication dans une quelconque organisation de ce genre. Il va tout de même être obligé de subir un interrogatoire de trois jours durant lesquels les policiers vont essayer de lui faire avouer sa complicité dans la réalisation de cet acte terroriste. Malgré cela, Amine va sans cesse nier le fait que sa femme est un kamikaze et les enquêteurs vont finir par se rendre compte qu’il est sincère et vont le laisser sortir en tant qu’homme libre.
C’est sa meilleure amie, Kim, qui l’aidera le plus après qu’Amine ait appris le décès de sa femme. Elle l’a trouvé gisant dans son jardin, après qu’il ait été battu par des juifs qui avaient appris ce que sa femme avait fait. Elle a amené son ami chez elle puisqu’il refusait catégoriquement d’aller à l’hôpital et elle avait peur qu’il se fasse tuer s’il restait chez lui. Malgré la volonté de Kim qu’Amine reste chez elle, celui-ci réussit quand même à s’esquiver pour retourner dans sa maison et y trouver une lettre de sa femme qu’elle lui a envoyée peu avant sa mort. C’est un petit mot d’environ trois ou quatre phrases où Sihem lui dit de ne pas lui en vouloir. C’est à ce moment précis qu’il découvre que c’est bel et bien sa femme qui s’est fait exploser dans un restaurant, tuant ainsi plusieurs innocents. Il décide donc qu’il doit absolument aller à Bethléem, là où sa femme était avant son suicide, pour essayer de comprendre ce qui l’a poussée à accomplir ce geste qui est, pour lui, incompréhensible. Kim a beau lui répéter que d’essayer de retracer l’organisation dont Sihem faisait partie est trop dangereux, Amine s’en moque. Il se rend donc à Bethléem et se fait héberger par des membres de sa famille qui vivent là-bas. Pendant son séjour, le chirurgien essaye désespérément de parler à l’imam (le prêtre dans la religion musulmane) de la ville, mais les fidèles l’en empêche et vont même jusqu’à le battre pour qu’il ne revienne plus. Il réussit tout de même à s’introduire dans le bureau de l’imam un matin et lui dit qu’il ne quittera pas Bethléem sans avoir rencontré un responsable du mouvement islamiste.
Cela finit par arriver, mais Amine se rend compte que l’homme avec qui il est en train de discuter n’a pas connu sa femme, cela ne l’aide donc pas beaucoup dans sa quête. Il décide donc de rentrer à Tel-Aviv. C’est lorsqu’il consulte un vieil album photo qu’Amine remarque qu’une photo de Sihem devant une mosquée à Nazareth a été pris la même journée et à la même place qu’une photo de son cousin, Adel, qui n’a pas l’habitude de se rendre à Nazareth. Amine se rend chez la grand-mère de Sihem, chez qui elle était supposée être avant de mourir et y rencontre Abbas, le neveu de la vieille femme. Celui-ci lui apprend qu’il avait effectivement déjà vu Sihem en compagnie d’Adel, mais que cela faisait de ça assez longtemps puisqu’elle n’est pas revenue depuis. Abbas fait aussi part de ses soupçons à Amine quant au fait de la relation de sa femme et de son cousin qui était, selon lui, plus qu’amicale.
Amine part retrouver Adel à Janin, une ville totalement ravagée par la guerre. Il ne réussit à retrouver Adel, qui devait être hébergé chez un autre cousin, Khalil, qui lui aussi est introuvable. Amine séjourne donc dans un hôtel en attendant leur retour quand un homme vient cogner à sa porte et lui dit que Khalil l’envoie le chercher. C’est malheureusement un piège et l’homme conduit Amine à un endroit où il restera enfermé six jours et six nuits. En sortant de ce trou à rat, le médecin apprend que le but de cette expérience n’était que de lui faire vivre la haine qui ronge les soldats palestiniens.
Amine rencontre finalement Adel et celui-ci lui dit qu’il fait partie de la même organisation dont sa femme faisait partie, tout en lui assurant que jamais Sihem n’aurait osé le tromper avec qui que ce soit. Cela rassure incroyablement Amine. Le veuf se rend ensuite chez Omr, le doyen de sa famille. Il y retrouve les siens, qu’il n’avait pas vus depuis de nombreuses années à cause de son déménagement en Israël. Malheureusement, il ne va pas rester longtemps dans la maison d’Omr, car Wissam, le cousin d’Amine va lui aussi se transformer en kamikaze pour aller se faire exploser à un poste de contrôle israélien, les autorités vont donc riposter en détruisant l’ancienne résidence de Wissam, la vieille maison du patriarche.
À la toute fin de l’histoire, Amine est une des victimes d’un attentat contre cheikh Marwan (cheikh étant synonyme de sage pour les arabes) et, même si ce n’est pas écrit explicitement, y laisse sa vie.
Recommandation
Étant un livre assez bref, L’Attentat serait une lecture assez intéressante pour la plupart des gens aimant la lecture. C’est un roman qui fait beaucoup réfléchir, donc si ce que l’on cherche est une lecture très légère et peu complexe, je vous conseille de lire un autre roman. L’écriture de Yasmina Khadra est aussi très riche en figures de style. La seule chose que j’ai moins aimé de ce livre est que j’avais assez de mal à différencier certains personnages, car il y en avait beaucoup et leur noms se ressemblaient parfois. Sinon, L’Attentat est un très bon livre que je recommanderais à tout le monde, encore plus à ceux qui s’intéressent au conflit entre Israël et la Palestine